COMMENTAIRES DANS LE PICASSO
Bonjour à toutes et à tous,
Bienvenue à bord de l’autorail PICASSO de l’Association TFBCO Tourisme Ferroviaire de la Brie Champenoise à l’Omois.
Mesdames, Messieurs
Nous vous proposons aujourd’hui une balade ferroviaire à bord de notre autorail PICASSO sous forme d’un aller et retour MONTMIRAIL – ARTONGES. La distance entre MONTMIRAIL et ARTONGES est de 8,725Km. Nous traverserons 2 départements distincts sur des linéaires similaires (4,404 Km dans le département de la Marne et 4,324 dans le département de l’Aisne). Ainsi il n’y a pas de jaloux.
Quelques règles de sécurité à respecter durant le voyage :
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Ne pas monter sur les banquettes,
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Ne pas fumer,
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Ne pas se pencher en dehors du train,
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Ne rien jeter à l’extérieur du train,
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Ne pas tirer le signal d’alarme sans motif réel et sérieux,
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Ne pas ouvrir les portes,
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Ne pas monter ou descendre du train en marche, attendre l’arrêt complet du train,
MERCI de votre écoute
Attachez bien vos ceintures, le départ est imminent.
Au niveau météorologique, je tiens à vous informer qu’il ne devrait pas pleuvoir durant notre balade ; par conséquent le port du Kway et l’utilisation de parapluies ne seront pas nécessaires dans le PICASSO.
Je tiens à vous préciser que notre vitesse sera assez éloignée du record mondial de vitesse sur rail du TGV qui est de 574.8km/h, record qui avait été établi en 2007 sur la LGV EST Européenne. En effet, notre vitesse sera tout d’abord de 6km/h en zone de gare puis notre autorail limitera sa vitesse maximale à 20Km/h. Eh oui notre PICASSO n’est pas un TGV mais bien un TGL qui signifie un Train à Grande Lenteur.
Mais soyez rassurés le PICASSO vous procurera d’autres frissons que ceux de la vitesse.
Le temps de parcours aller pour rejoindre ARTONGES est d’environ 40mn. Pour des raisons administratives et de sécurité nous ne sommes pas autorisés à descendre à ARTONGES. En revanche, au retour d’ARTONGES nous procéderons à un arrêt à la halte de Villemoyenne équipé d’un quai, d’environ 10mn. Cette halte est située sur le territoire de la Commune de DHUYS et MORIN en BRIE.
Mesdames, Messieurs, la durée totale de notre voyage aller et retour MONTMIRAIL – ARTONGES sera donc d’environ 1h30.
En cas d’incident les masques à oxygène tombent automatiquement du plafond et les gilets de sauvetage sont situés sous les fauteuils.
Tout au long de votre voyage, nous allons sillonner un territoire authentique de la Brie Champenoise constitué de champs agricoles et de nombreuses parties boisées (bois des cosaques, forêt des rouges fossés, bois de la converserie, bois d’Artonges). Nous apercevons régulièrement le long du parcours des chevreuils, renards et cerfs.
Il s’agit véritablement d’un voyage au milieu de la nature ; cette nature si précieuse qu’il nous faut respecter et préserver.
Nous allons aussi découvrir à certains passages à niveau de très belles maisons de garde barrières au nombre de 4 qui sont restées dans leur jus et dans un très bon état de conservation. La première d’entre elles sera celle du PN33 située sur votre gauche dans le sens de la marche. Cette maison de garde barrière s’appelle « la vogue » et comporte un écusson de locomotive sur sa façade.
Au cours de notre voyage, nous franchirons donc de nombreux passages à niveau; au total 9 passages à niveau de 2 natures : 6 PN non gardés ( 2ème catégorie) et 3 PN gardés (1ere catégorie), ce sont des passages à niveau avec demi-barrières et feux lumineux.
A l’approche de ces passages à niveau, nous allons rencontrer sur votre gauche dans le sens de la marche des panneaux de signalisation sous forme de grand S. Ce S en terme ferroviaire impose au conducteur du PICASSO qu’il devra « siffler ». En effet dans le jargon ferroviaire un train ne klaxonne pas, il siffle. Cette notion de sifflement est un héritage des locomotives à vapeur.
Nous avons l’habitude de désigner une mascotte pour chacun de nos trains, une mascotte porte chance. La mascotte désignée pour ce train est XXXXXXXXX. Je vous propose de l’applaudir chaleureusement.
LE PICASSO
Nostalgie quand tu nous tiens…
Vous êtes dans un autorail PICASSO qui a été mis en service au milieu des années 50. Cet autorail fait partie de la série X3800 de la SNCF. Il y en a eu au total 251 exemplaires de livrer à la SNCF ( 110 par les usines RENAULT, 120 par les ateliers du Nord de la France et 21 par l’entreprise DE DIETRICH).
Savez vous pourquoi Ils étaient surnommés PICASSO par les cheminots ? En raison de la position excentrée de la cabine de conduite. En effet l’engin n’a pas le nez au milieu de la figure et faisait penser à certains portraits assymétriques peints par le peintre Pablo PICASSO.
Ces autorails robustes et rustiques sont nés juste après la deuxième guerre mondiale. Il y avait alors en effet après la deuxième guerre mondiale une pénurie de matériel ferroviaire. Ces autorails ont sillonné la France pendant plus de 30ans entre les années 50 et les années 80. Ces autorails devaient répondre à une mission de service public simple mais ambitieuse : assurer la survie des lignes secondaires. Le mot d’ordre était donc clair : imaginer un autorail unifié robuste, fiable et économique pouvant circuler sur toutes les voies, par tous les temps, tous les jours, sans nécessiter d’entretien constant et coûteux. Ils furent donc étudiés pour réduire au maximum les coûts d’entretien et limiter les retours aux dépôts, par exemple en utilisant une cabine de conduite unique pour les deux sens de marche. C’est cette cabine de conduite au-dessus du toit de l’autorail qui caractérise le plus cet autorail, dans laquelle le poste de conduite et le conducteur sont situés perpendiculairement à l’axe de la voie ferrée.
Quelques spécificités techniques :
Ces autorails pouvaient circuler à la vitesse maximale de 120 Km/h. La longueur HT est de 21,85 mètres. Le poids à vide est de 31,5Tonnes. Le poids en charge est de 39 Tonnes. Energie : gas-oil non routier.
Le parcours de notre PICASSO
Concernant notre propre autorail PICASSO, il porte le numéro 3926. Il a été conçu en 1952 par la régie RENAULT à Choisy le Roi ; il est mis en service en 1955 d’abord affecté à Marseille puis Nice en 1959 puis à Lyon en 1963, Nantes en 1978, Nevers en 1981 ; Il a été réformé par la SNCF en 1983. Il a ensuite été racheté par l’Association des chemins de fer de la Seudre et a vécu une première destination touristique en circulant en Charente Maritime sur la ligne Saujon - La Tremblade (près de l’Ile d’Oléron).
C’est en 2003 que notre association l’a racheté pour un montant de 20 000€ avec un rapatriement sur Montmirail en 2004.
Sur votre droite dans le sens de la marche, une belle ferme briarde, la ferme du château neuf
Ces fermes briardes sont des témoignages de l’activité agricole de la région et de son développement depuis le Moyen Age. A l’époque, la plupart des grands domaines agricoles appartenaient aux religieux. Les fermes briardes se présentent sous la forme de bâtiments disposés autour d’une cour rectangulaire fermée. Les bâtiments sont généralement aveugles sur l’extérieur ou percées uniquement par de toutes petites fenêtres ou meurtrières. Certaines fermes étaient même dites fortifiées, car elles adoptaient les éléments des fortifications médiévales (tours d’angle, fossés ou douves, pont-levis, …). .
Aujourd’hui, sur les 251 exemplaires d’origine, Il ne reste plus actuellement que 25 exemplaires en France parmi lesquels seuls deux modèles comportent un compartiment 1ère classe dont l’un est détenu par l’Association. Celui de l’Association est un même un modèle unique puisque nous avons conservé les sièges d’origine.
Le PICASSO est un train complet à lui seul ; il est composé :
Depuis l’extrémité côte Montmirail
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d’un compartiment 1ere classe comportant 20 places (dont 4 places dites panoramiques)
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d’une plateforme d’accès comprenant 4 places strapontins
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d’un cabinet de toilettes
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d’un compartiment 2ème classe comportant 32 places
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d’un compartiment bagages
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d’un espace moteur (moteur Renault de type 517G de 340ch)
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d’une cabine de conduite surélevée
A noter que tout l’agencement intérieur est en très bon état et d’origine à l’exception des rideaux et du revêtement au sol du compartiment de 1ère classe.
Les rideaux m’amènent à vous dire quelques mots sur les belles-mères ; il doit y en avoir quelques unes dans le PICASSO. Elles ont souvent mauvaise presse…eh bien figurez vous que les rideaux ont été confectionnés par ma belle-mère Huguette. Comme quoi une belle-mère peut être très utile et d’une efficacité remarquable. Alors cessons de les critiquer et vive les belles-mères.
Une indication géographique administrative : après une première partie de balade dans le département de la Marne nous pénétrons dans le département de l’Aisne. Nous changeons également de région ; après la région du Grand Est nous voilà dans la Région des Hauts de France !
L’autorail PICASSO reste sans nul doute l’autorail emblématique et préféré des français. Il a transporté la France profonde de 1950 aux années 80 sur toutes les petites lignes de chemin de fer du réseau national. Le dernier service voyageur SNCF assuré par un PICASSO s’est déroulé le 28 mai 1988 sur la région de Bordeaux.
Une confusion à éviter sur la désignation de l’autorail PICASSO. Nombreux sont ceux qui l’appellent la Micheline. C’est une erreur ; en effet une micheline est un autorail léger, dont les roues sont équipées de véritables pneus spéciaux, mis au point par la société MICHELIN dans les années 1930. Et donc pas extension, les autres autorails ont ensuite été familièrement désignés – à tort- par le mot « micheline ».
Pour ceux d’entre vous qui le souhaitent, vous pourrez visiter l’ensemble du PICASSO au moment de la halte de VILLEMOYENNE ou au retour tout à l’heure à MONTMIRAIL. En particulier vous pourrez découvrir la cabine de conduite et son chemin acrobatique auquel le conducteur est soumis pour y accéder, ainsi que le compteur FLAMAN.
Arrivée à proximité du PN28 (RD20 qui relie Artonges à Marchais en brie)
La maison de garde barrière du PN28 situé sur votre gauche est désormais la propriété de l’association depuis juillet 2022. Elle a acheté pour un montant de 72600€. Cette maison de 1884 est restée dans son état d’origine sans la moindre transformation.
L’objectif pour l’Association est double :
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sauvegarder cette maison pour que celle-ci devienne un modèle de maison de garde-barrière telle qu’elle était à l’époque des chemins de fer de l’Est (1884)
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y créer une annexe de notre musée ferroviaire de MONTMIRAIL.
Elle comporte également un terrain de 800m2 sur lequel nous envisageons d’installer une aire de pique-nique.
Retenez également que nous avons lancé par le biais de la fondation du patrimoine une collecte don pour cette maison. Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient nous soutenir, des bulletins de don sont à votre disposition en gare de Montmirail.
Sur votre gauche dans le sens de la marche, on peut observer une nouvelle ferme briarde, la ferme du château.
En terme de matériel, retenez également que l’Association a fait l’acquisition en 2021 d’un engin de secours afin de remorquer l’autorail en cas de panne en pleine ligne. Il s’agit d’un engin UNIMOG MERCEDES rails-route racheté à la société BOMBARDIER constructeur de matériel ferroviaire. Rails- route signifie que l’engin peut aussi bien se déplacer sur la route que sur la voie ferrée. Cet engin date de 1982 et nous l’avons classé en en véhicule d’époque par la FFVE. Par ailleurs nous l’avons repeint aux couleurs du PICASSO rouge et crème. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, je vous invite à le découvrir tout à l’heure au retour à Montmirail. Il est stationné devant le château d’eau.
Aujourd’hui pour vous accompagner nous avons XXXX le conducteur, XXXX l’agent d’accompagnement, XXXX et XXX les gilets rouges situés sur la plateforme entre le compartiment 1ère classe et 2ème classe. N’hésitez pas à les solliciter, nous sommes à votre service.
NAISSANCE DU CHEMIN DE FER
Quand et où est né le chemin de fer ? Il est né en Angleterre. Un train à vapeur circule pour la première fois au monde le 21 février 1804, à Pen-y-Darrren, une région minière du pays de galles.
Les débuts du chemin de fer en France . La première ligne en France a été mise en service en 1827. Elle est longue de 21Km et sert à transporter le charbon des mines de Saint-Etienne à la Loire (la ligne St Etienne –Andrézieux), le tout tiré par des chevaux. Les ingénieurs français se sont donc inspirés des Britanniques, pionniers dans le domaine, pour mettre au point cette première liaison.
SITUATION ADMINISTRATIVE DE LA LIGNE ET REGLEMENTATION POUR LA CIRCULATION D’UN TRAIN TOURISTIQUE
Nous circulons sur une partie de la ligne 22² qui appartient à la SNCF. Ce tronçon de ligne entre Montmirail et Artonges a été fermé aux circulations ferroviaires pendant 7 ans entre 2006 et 2013 par manque d’entretien. C’est alors qu’en 2013 RFF réseau ferré de France décide de sortir du réseau ferré national ce secteur de ligne et crée une ITE Installation terminale Embranché (même principe qu’un embranchement particulier). Cette décision permet à la SNCF de rester propriétaire de la ligne tout en se désengageant financièrement sur le coût de sa remise en état, son entretien ainsi que sur les aspects sécurité. C’est ainsi qu’après plusieurs mois de travaux, la société CAPTRAIN (exVFLI) basée à Montmirail pouvait fin 2013 de nouveau utiliser la ligne pour acheminer ses locomotives dans son atelier de Montmirail.
La réouverture de la ligne en 2013 a encouragé l’association à entamer des démarches administratives pour circuler sur cet ITE avec son PICASSO; sachant que l’autorisation d’exploitation et le contrôle de la sécurité des chemins de fer touristiques situés en dehors du Réseau Ferré National relèvent de l’autorité des préfets de département. Il a fallu pour l’association, mener une expertise spécifique de la ligne et produire un dossier lourd concernant la sécurité. Tout le processus s’est fait sous l’égide des services de l’état pour enfin aboutir à l’obtention d’un arrêté préfectoral signé le 12 octobre 2018 nous autorisant à circuler sur l’ITE.
C’est ainsi que nous avons pu inaugurer le train touristique le 04 mai 2019 et effectuer une première saison 2019 sur l’ITE Montmirail-Artonges qui a connu un réel succès avec un total de 2513 passagers.
En raison de la COVID19, nous n’avons pas pu circuler en 2020.
En 2021, nous avons transporté 1715 passagers.
En 2022 nous avons transporté 1791 passagers.
Arrivée à proximité d’ARTONGES
Nous apercevons sur votre droite, dans le sens de la marche, le château d’Artonges. Ce château a été une ancienne seigneurie vassale de Montmirail. C’est aujourd’hui une propriété privée. Il s’agit d’un beau manoir à la française, en pierre et briques sur les parements de fenêtres et les angles des pignons flanqués de deux tourelles carrées et dont la façade d’honneur est surmontée d’un fronton dans le style du XVIIIème siècle.
Par mesure de précaution le château ne se visite pas. En effet il figure à la nomenclature des châteaux hantés du Ministère de la culture. A cette heure-ci les fantômes se reposent mais par les nuits de pleine lune certains ont affirmé en avoir aperçu.
Nous abordons maintenant sur votre droite, dans le sens de la marche, les premières maisons de la Commune d’Artonges. ARTONGES est un petit village très ancien du plateau tertiaire de la Brie, autrefois couvert de forêts mais encore très présente aujourd’hui, dans cette partie appelée « Brie champenoise ». il s’appelait HERTONGIE en 1038. Le climat est assez rude, le vent y souffle souvent, le sol est lourd et argileux retenant l’eau. L’eau est donc très présente et de nombreux rus serpentent sur le territoire. Une des particularités est le ru nommé « le ravin de la Dhuys » qui est entièrement maçonné construit vers 1920 pour canaliser les eaux des fermes afin d’éviter la pollution des sources de la Dhuys toutes proches (env 1km 500).
Puisque nous sommes tout proche des sources de la DHUYS quelques mots sur son aqueduc.
L'aqueduc de la Dhuys est un aqueduc souterrain construit entre 1863 et 1865. Il sert à fournir en eau les communes du Val d'Europe, dont le complexe Disneyland Paris . Retenez également qu’à sa construction il permettait de desservir Paris en eau potable à partir de la Dhuis. Il parcourt 128,61 km presque à l'horizontale. Il appartient à Val d'Europe Agglomération depuis 2015.
L’église : En 1100 Artonges ne possédait qu’une chapelle dépendant de la paroisse de Montlevon. Il s’agirait d’une chapelle romane et ses vestiges pourraient constituer les plus anciens témoins de l’architecture romane en élévation dans la région.
La construction de l’église Saint-pierre d’Artonges, quand à elle, remonte au XVe siècle (entre 1480 et 1497). Elle comporte une particularité : elle n’a pas de clocher mais possède tout de même une cloche logée dans une petite lucarne, du côté du versant nord de la nef.
Il faut noter que le chœur, la croisée et le transept sud ainsi que le vitrail du XVème siècle et plusieurs tableaux sont classés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Arrivée à l’extrémité de l’ITE
Chers voyageurs, nous voilà arrivés au terme de notre voyage aller à l’extrémité de l’ITE. Nous sommes à 50m environ du PN22 qui est l’intersection de la voie ferrée avec la RD201. Sur votre gauche dans le sens de la marche nous apercevons les silos agricoles du groupe SOUFFLET (dorénavant INVIVO) desservis par la voie ferrée.
L’extrémité de l’ITE se situe en pleine voie. Il n’y a pas de quai. Nous ne pouvons donc ni descendre ni monter dans le train ; Nous vous demandons donc de rester assis. Le conducteur et l’agent d’accompagnement vont procéder à certaines opérations pour repartir dans l’autre sens. Le conducteur va inverser le sens de marche au niveau du levier de vitesse, tandis que l’agent d’accompagnement va procéder à l’inversion des panneaux rouges de signalisation indiquant l’arrière de l’autorail, l’arrière du voyage aller devenant l’avant du voyage retour.
Pour agrémenter votre voyage, les gilets rouges de l’association XXXX et XXXXXX vont venir parmi vous pour vous proposer différentes boissons et friandises avec un prix unique d’un montant de 1€ quelque soit la boisson ou la friandise choisie.
PROJET DE L’ASSOCIATION : ALLER PLUS LOIN QU’ARTONGES
Si aujourd’hui nous ne sommes autorisés qu’à ne pouvoir circuler que sur l’ITE Montmirail – Artonges (8.725km), l’objectif est bien de pouvoir circuler plus loin sur la partie de ligne Réseau Ferré National pour rejoindre Mézy-Moulins. Cette partie de ligne fait 17,135Km et permettrait de faire découvrir les vallées de la Dhuys et du Surmelin et de s’arrêter dans les nombreuses gares Artonges, Pargny la Dhuys, Condé en Brie, St Eugène, Crézancy et Mézy. En régime régulier, l’objectif sera d’effectuer le trajet MONTMIRAIL – CONDE-EN-BRIE d’une longueur de 18 Km.
Par ailleurs, l’Association a l’ambition dans les années à venir, d’utiliser tout le potentiel touristique qu’offre une voie ferrée en créant une activité de vélo-rails sur un parcours de 6Km qui se situerait entre les Communes de CONDE-EN-BRIE et CREZANCY.
Nous aurions ainsi en partant du sud : un musée ferroviaire à MONTMIRAIL ; les circulations du PICASSO entre MONTMIRAIL et CONDE-EN-BRIE et le VELO-RAILS entre CONDE-EN-BRIE et CREZANCY. Une véritable ligne touristique sur toute sa longueur.
Le projet suit son cours puisque le budget de régénération de la section de ligne ARTONGES-MEZY a enfin été bouclé après 3 ans de discusions avec les services de l’État et les collectivités.
Le programme des travaux consiste à sécuriser la ligne pour 15 ans et à relever la vitesse de circulation à 30 km/h. Le montant des travaux avec le coût de la maintenance sur 15 ans s’élève à 7,36M€.
Ces travaux se réaliserons principalement en 2024 ce qui nous donne l’espoir de pouvoir circuler en train touristique sur toute la ligne 22² (25.860km) en 2025.
RETOUR ARTONGES – MONTMIRAIL
Quelques mots sur le linéaire du réseau ferré français et son évolution au cours du temps
Retenez Mesdames, Messieurs qu’à la création de la SNCF en 1938, le réseau ferré exploité avait une longueur de 42 500Km. En 2010 il ne faisait plus que 30 340Km et qu’il continue à se réduire puisqu’en 2019 il est de 27 483Km ( - 15017Km/1938 – 65%).
Quelques mots sur les caractéristiques d’une voie ferrée
On a d’abord les rails, plus exactement les 2 files de rails qui servent de chemin de roulement pour les trains. Pour ceux que ça intéresse la partie supérieure du rail s’appelle le champignon, la partie verticale l’âme et enfin la partie inférieure s’appelle le patin; l’écartement entre les 2 rails pour une voie normale est de 1,437m. Vous allez me dire quel intérêt de connaître cette valeur ? Vous avez raison il n’y a aucun intérêt à connaître cette valeur. Mais le plus intéressant est de connaître l’origine de cette valeur. L’origine est la largeur des chars sous l’Empire romain. A l’époque il aurait été décidé de standardiser leur taille, afin que leurs roues ne passent pas dans les empreintes des chevaux, et que les ornières se creusent partout de la même manière, évitant les cahots. Cet espacement a été repris au moyen âge pour les charrettes qui ont-elles-mêmes inspiré les premiers tramways tractés par deux chevaux. Quelques années après, l’ingénieur anglais George Stéphenson a mis au point le chemin de fer et a donc repris ce fameux 1,437m.
Ensuite on trouve sous le rail et perpendiculairement au rail des traverses ; Elles étaient en bois comme sur notre ligne ; elles sont désormais en béton. Leur rôle est de maintenir l’écartement et l’inclinaison des rails et de transmettre au ballast les charges des trains. On compte 1666 traverses par kilomètre.
Enfin le ballast (ce sont les gros cailloux) ; Son rôle est de transmettre au sol les efforts engendrés par le passage des trains, sans que celui-ci ne se déforme par tassement.
Le sens de circulation des trains
En France les trains roulent à gauche. Ce sens de circulation avait l’avantage de permettre aux cheminots de sortir la tête de la locomotive, côté gauche, pour réaliser des manœuvres parfois délicates avec la main droite (les droitiers étant plus nombreux). Par sécurité, il était important que les conducteurs puissent sortir la tête sans être heurtés par un train arrivant en sens inverse. On roule à gauche mais pas partout. Nous avons 3 départements irréductibles où les trains roulent à droite ; ce sont le Bas-Rhin, le Haut -Rhin et la Moselle. A partir de 1870 et jusqu’en 1918, l’Alsace et la Moselle étaient rattachés à L’Allemagne.
Un peu d’HISTOIRE DE LA LIGNE et plus précisément des 3 LIGNES qui desservaient MONTMIRAIL à une certaine époque.
Eh oui MONTMIRAIL était un nœud ferroviaire important et possédait 3 gares avec donc 3 lignes distinctes.
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La Compagnie des chemins de fer de l’Est – ligne 22²
En premier lieu, la seule ligne qui existe encore partiellement, c’est la ligne 22². Cette ligne reliait MEZY (Aisne) à ESTERNAY(Marne). Le 13 octobre 1869, le dossier d’un projet d’une ligne CALAIS-Méditerranée, passant par AMIENS et DIJON est entre les mains du Ministre des travaux publics. En réalité cette ligne d’intérêt national est transformée en ligne d’intérêt local et morcelée en plusieurs tronçons. La ligne d’Amiens à Dijon, dans la vallée de l’Ourcq à Esternay prendra le nom officiel de « ligne de la vallée de l’Ourcq à Esternay ». La ligne à voie unique fut déclarée d’utilité publique le 31 décembre 1875 et concédée à la Compagnie des Chemins de fer de l’Est. Elle fut mise en service le 25 octobre 1884. Il s’agit d’une voie à écartement standard de 1,437m. (cette valeur n’a plus de secret pour vous désormais) A cette époque, les lignes ferroviaires appartenaient à des sociétés privées avant la création de la SNCF en 1937. Elle fut donc rattachée à la SNCF le 1er janvier 1938. En terme de trafic voyageur cette ligne a connu une période faste jusqu’en 1914 avec tenez vous bien 5 trains de voyageurs dans chaque sens. Puis un premier déclin se produit entre 1914 et 1940 avec 3 trains de voyageurs dans chaque sens. Puis malheureusement la fermeture du service voyageurs intervient le 04 octobre 1953 entre MEZY et ESTERNAY. Subsiste alors un trafic marchandises mais le 29 octobre 1970 le tronçon MONTMIRAIL – ESTERNAY est déclassé puis déferré.
En terme d’infrastructure il ne reste donc plus que le tronçon MEZY- MONTMIRAIL long de 25,870Km qui se raccorde à la ligne PARIS-STRASBOURG au kilomètre 102.
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Les chemins de fer départementaux CFD (ligne la FERTE-SOUS-JOUARRE – MONTMIRAIL)
Les études pour la construction de cette ligne débutèrent en 1866. La compagnie des chemins de fer départementaux fut créée le 04 août 1881 pour construire et exploiter des lignes d’intérêt local. La ligne La ferté sous jouarre à Montmirail fut mise en service en 1889. Sa longueur était de 44,7 km. C’était une ligne à voie métrique (distance de 1m entre les rails) qui serpentait dans la vallée du Petit Morin. Pour les anciens Briards de la vallée, le train était surnommé « le tacot » en raison de sa lenteur et à l’inconfort de ses wagons de bois fortement secoués dans les courbes. Ce réseau secondaire, si imparfait soit-il a contribué à désenclaver les campagnes briardes. La ligne fut fermée à tout trafic le 24 juillet 1947 pour être remplacée par un autocar.
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La Compagnie de la Banlieue de Reims CBR (ligne EPERNAY – MONTMIRAIL)
Les chemins de fer de la banlieue de REIMS étaient un réseau secondaire de chemins de fer du département de la Marne, qui, à son apogée, s’étendait sur 400km en desservant 180 communes. La déclaration d’utilité publique pour créer une ligne entre Montmirail et Epernay paraît le 06 juillet 1899. Elle fut mise en service le 27 juillet 1903. Sa longueur était de 62 km. C’était une ligne à voie métrique (distance de 1m entre les rails) et desservait entre autre Bergères sous Montmirail, Boissy le repos, Baye, Etoges, Montmort, Saint Martin d’Ablois pour une durée de plus de 3h pour parcourir les 62 km entre Montmirail et Epernay. Dans l’entre deux guerres voit la naissance dans la région notamment des autocars désignés « les rapides de Champagne » synonyme de déclin pour le transport ferroviaire. La ligne fut alors fermée le 12 mars 1937.
Arrivée à proximité de la halte de Villemoyenne
Nous voilà à proximité de la halte de Villemoyenne. Avant de pouvoir descendre nous vous demandons de rester bien assis. Il nous faut d’abord effectuer un premier arrêt pour permettre à l’agent d’accompagnement d’effectuer la fermeture du PN28. Dès le franchissement du PN28 le conducteur arrêtera alors le PICASSO à hauteur du quai et nous pourrons descendre.
L’Association TFBCO
L’Association Tourisme Ferroviaire de la Brie Champenoise à l’Omois est une association, constituée exclusivement de bénévoles, je tiens à le préciser, régie par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association. Nous existons depuis plus de 20 ans et initialement nous devions circuler en 2008. En 2022 l’association comptait 115 adhérents. Contrairement à ce qu’on peut imaginer il y a très peu de cheminots parmi les membres de l’association.
Au niveau statutaire, l’association a pour objet de défendre la culture ferroviaire et d’en préserver son patrimoine historique. A cet effet, les buts de l’Association sont les suivants :
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D’une part organiser des circulations touristiques ferroviaires sur la ligne 22² avec notre PICASSO. Le but est partiellement atteint ; l’objectif final est d’aller plus loin qu’Artonges pour rejoindre Mézy-Moulins
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Et d’autre part sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine ferroviaire de MONTMIRAIL avec la création d’un musée. Objectif atteint avec le musée ferroviaire créé en 2021.
Quelques mots sur l’organisation des circulations :
Pour cette organisation, nous nous appuyons sur le dossier de sécurité validé par le ministère des transports (STRMTG). Au niveau de notre personnel lié à la sécurité, celui-ci a été formé ; il s’agit des conducteurs et des agents d’accompagnement. Leur formation leur permet d’être polyvalents et donc d’être conducteur ou agent d’accompagnement. Nous avons au total pour cette saison 12 conducteurs et agents d’accompagnement. Parmi ses missions, l’agent d’accompagnement assure le départ du train et a en charge la fermeture des 3 passages à niveau équipés de barrières. Les fonctions d’aiguilleur et de chef de manœuvre lui incombent également.
En complément de ce personnel spécifique nous avons de nombreux membres de l’Association dont leur rôle est de vous assurer le meilleur accueil et service possible en gare ou dans le PICASSO. C’est notre priorité ; ce sont « les gilets rouges » de l’Association qui s’efforcent de respecter la charte TFBCO qui est la suivante:
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Votre visite : notre plaisir
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La qualité : notre obligation
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Votre satisfaction : notre réussite
Sauvegarde et mise en valeur du patrimoine ferroviaire de Montmirail :
Parallèlement à notre projet de circuler avec notre PICASSO, l’association a toujours été soucieuse de la sauvegarde du patrimoine ferroviaire de Montmirail. A ce titre une première restauration de la gare a eu lieu en 2007 avec l’accord de la SNCF propriétaire. La gare a été restaurée sobrement avec le souci de préserver le cachet d’origine sans la moindre transformation. C’est ainsi qu’on peut découvrir l’agencement de la gare de Montmirail tel qui l’était à l’époque ; celle-ci est composée de :
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La salle principale dit des pas perdus dans laquelle ont été conservés le banc incrusté au mur et surtout le pèse-marchandises d’origine,
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La salle d’attente I et IIème classe,
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La salle d’attente IIIème classe.
En effet à l’époque, les voyageurs munis d’un billet première ou seconde classe attendaient le train dans une salle d’attente confortable avec un sol en parquet, une banquette en cuir et chauffée par une cheminée ; tandis que ceux munis d’un billet troisième classe devaient se contenter d’une salle d’attente plus spartiate avec un carrelage au sol et non chauffée.
Le château d’eau qui alimentait autrefois les machines à vapeur est lui aussi resté dans son état d’origine. Il en est de même pour la halle à marchandises.
Très sensible à l’action de sauvegarde menée par l’association en 2007, la SNCF propriétaire de la gare l’a vendu à l’association en juillet 2015. L’Association est donc propriétaire de la gare et du château d’eau ; il y a lieu de signaler que ce rachat de la gare et du château d’eau s’est déroulé sans aide publique et grâce uniquement à la générosité des adhérents et donateurs.
Concernant la halle à marchandises, la SNCF s’apprêtait à lancer un permis de démolition. La Ville de Montmirail soucieuse également de la sauvegarde du patrimoine sauvait cette halle à marchandises en la rachetant à la SNCF en 2016.
Ainsi, l’ensemble du patrimoine ferroviaire constitué d’une gare, d’un château d’eau et d’une halle à marchandises est préservé. Il est aujourd’hui sans doute très difficile de trouver en France une gare équivalente et surtout non transformée.
Restauration du patrimoine
Notre association a restauré ce patrimoine en 2020 et en début d’année 2021 par une série de travaux (réhabilitation totale du bâtiment toilettes situé à l’extérieur du bâtiment voyageurs, réhabilitation du château d’eau, changement de toutes les fenêtres et portes du bâtiment voyageurs, parquet de la salle d’attente 1ére classe….).
Pour ces travaux, l’association a bénéficié de plusieurs aides publiques (l’Union européenne avec le Fonds Européen Agricole pour le développement rural (programme LEADER), la région grand Est, la ville de Montmirail, la communauté de communes de la brie champenoise, le département de la Marne. Et en complément de ces aides publiques nous avons reçu un soutien important de la fondation du crédit agricole du NORD EST. Le montant total des travaux réalisés s’élève à 130 000€.
Création du musée
En début d’année 2021 nous avons lancé un appel à dons pour constituer un musée, notamment sur une revue nationale LA VIE DU RAIL. Suite à cet appel, l’Association a récolté de nombreux dons qui lui a permis de constituer un petit musée ferroviaire réparti à 3 endroits :
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Salle d’attente I et IIème classe
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Salle d’attente IIIème classe (pièce principale du musée)
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Château d’eau (sur le thème de la voie ferrée)
Nous avons de très beaux objets comme par exemple un télégraphe récepteur, un compteur Flaman (indicateur enregistreur de vitesse qui équipait les locomotives à vapeur), une civière à barder à 2 hommes, une horloge mère, des relais de poste d’aiguillage, des burettes, différents modèles de lanternes et lampes (pétrole, huile,..) des boîtes à pétard, des clous de traverses, des composteurs, des clefs de berne, différents modèles de casquettes ….. sans oublier dans l’angle de la gare la cloche électrique dite allemande des années 1880.
A proximité du bois des Cosaques
Le nom de ce bois des cosaques trouve son origine en 1814. Lors de la bataille de MONTMIRAIL, NAPOLEON Premier bat le 11 février 1814 les armées russes du Général SACKEN et les armées Prussiennes du Général YORCK . Les cosaques tués au cours de la bataille ont été enterrés dans ce bois ; A noter que la bataille de MONTMIRAIL fût l’une des dernières victoires de NAPOLEON 1er.
Je terminerai mes commentaires par quelques avantages à prendre le train
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Dans un train, on est moins seul que dans sa voiture et il permet d’échanger et de faire des rencontres. C’est donc un véritable réseau social mieux que facebook ou twitter.
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Le train est une distraction pour les vaches qui adorent regarder passer les trains (surtout les trains qui ne vont pas trop vites). Un cultivateur éleveur de Fontenelle en brie me confiait même que ses vaches donnaient plus de lait le jour de circulation du PICASSO. Le bienfait est donc incontestable
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Le 3ème point est purement écologique. Plus que jamais, il y a lieu de s’intéresser aujourd’hui au mode de transport le moins polluant. Pour les petites distances le mode de transport le moins polluant est bien évidemment la marche et le vélo ! et pour les grandes distances, selon l’ADEME (agence de la transition écologique) c’est bien le train le mode de transport le moins polluant.
Alors PRENONS LE TRAIN et VIVE LE TRAIN.
Retour à partir du PN33
Nous voilà de retour à la gare de Montmirail où notre vitesse va chuter à la vitesse de 6Km/h. Vous pouvez détacher votre ceinture mais nous vous demandons de bien vouloir attendre l’arrêt complet du train avant de vous lever.
Je viens de me rendre compte d’une erreur dans mes commentaires au sujet du château d’Artonges. Il ne s’agit pas d’un château en T comme je l’ai indiqué mais d’un château en L !!
Toute l’équipe du TFBCO a été très heureuse de vous accueillir dans son PICASSO. Merci à notre ou nos mascottes qui nous ont porté chance. Nous espérons que ce voyage dans le temps vous a été agréable. Avant de nous quitter n’hésitez pas à prendre le temps de visiter pour ceux qui ne l’ont pas fait avant la balade, les différentes pièces du musée. Vous serez accueilli par plusieurs personnages répartis dans les différentes pièces :
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Alfred le contrôleur
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Georges le mécano de locomotive à vapeur
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Louis et Eugénie un couple de voyageurs avec leur fils Jules
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Et enfin Marius notre cantonnier
Nous vous proposons également, pour ceux qui souhaitent repartir avec un petit souvenir du train touristique, différents articles (porte clefs, plaques de muselet de champagne, cartes postales, casquettes, tee-shirts, mugs et magnets…).
Enfin , pour ceux qui souhaitent nous écrire un petit mot, sachez que vous avez un petit livre d’or sur un pupitre dans la gare.
Nous vous remercions très sincèrement de votre visite.
Au revoir et à bientôt.
Toute l’équipe du TFBCO
Artonges-Village